La Fédération Nationale des Producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire animée une conférence de presse ce samedi 16 mars 2024 à Yamoussoukro, activité au cours de laquelle la Faitière Cajou a répondu à une série de questions des journalistes.
En vue de mieux cerner les différentes propositions faites par l’organisation interprofessionnelle de l’anacarde, les journalistes présents ont formulé à l’endroit du de son président Beh SORO, par ailleurs président de l’interprofession-OIA Anacarde. Ces questions ont porté sur le prix, la qualité, la situation politique encadrant le secteur, et les perspectives pour plus de compétitivité.
Les producteurs face aux dures réalités du marché
Le marché des Noix Brutes de Cajou (NBC) souffre de transparence car aucune bourse n'y existe ; en plus de son étroitesse car le marché essentiel constitué seulement de nos concurrents l'Inde et le Vietnam. C'est pour dire que nous sommes sur un marché précaire dont il faut se protéger au Moyen et Long Terme des catastrophes commerciales pouvant entrainer une mévente totale de nos noix liée à un boycott desdits pays.
Basé donc sur des éléments scientifiques comme le prix CAF résidant dans la qualité et le coût du dollar, ce prix plancher est la résultante dudit prix CAF et l'ensemble des charges supportées directement par les intermédiaires, les prélèvements jugés obligatoires (la fiscalité, la redevance CCA, le développement à travers le poste structuration et la parafiscalité).
Aussi, non seulement nous sommes défavorisés par la qualité mais également l'étroitesse et la volatilité du marché des NBC nous obligent à prendre des mesures préventives en cas de désistement des clients de nos noix ; ce qui mettrait en mal le développement de notre filière. La seule façon est de transformer localement la totalité sinon au moins 50% de nos NBC.
Un renforcement du dispositif existant
Cette politique venant améliorer la balance commerciale a besoin d'être soutenue.
Il s'agit d'inciter à la transformation locale à travers :
- l'accès facile des investisseurs aux zones (création de ZIA),
- la politique à coût partagé des 1ères unités installées admises aux conditions d’éligibilité ; sous forme de subvention apportée aux transformateurs.
- le renforcement du capital-industrie des transformateurs auprès des banques locales à travers la mise en place d'un stock appelé stock d'amorçage.
Nous ne devons pas nous comparer aux pays voisins comme le Ghana qui produit 10 fois moins que la Côte d’Ivoire. En cas de catastrophe sur le marché les producteurs de ces deux (2) pays n’auront pas les mêmes dégâts. Partant de ce fait, ces pays n’auront pas la même politique de développement durable de leur filière dont la Côte d’Ivoire a opté pour la transformation locale qui a donc besoin d’être soutenue pour son explosion.
C’est pourquoi, en attendant d'atteindre le niveau de transformation escompté, il faudrait chercher à être maître du marché intérieur pour une meilleure régulation. Dans ce cas, il nous faudra renforcer les capacités des acteurs en créant un environnement favorable aux financements bancaires des acteurs nationaux. Aussi, construire des entrepôts créant ainsi une concurrence et contribuer à améliorer la qualité post-récolte par la construction de magasins de dépôts départementaux (ou sous-préfectoraux) avec le système de récépissé d’entreposage (SRE) adossé à une bourse intérieure.
Les mesures à prendre selon les producteurs
L'OIA attend avec impatience l'ensemble de ses prérogatives pour apporter sa contribution au renforcement des performances de la filière. C'est donc le lieu et le moment d'attirer le regard de l'Etat de Côte d'Ivoire afin de permettre que notre interprofession puisse enfin rentrer en possession de ses prérogatives pour mener à bien les missions qui lui sont assignées ; car les acteurs attendent beaucoup d'elle.
Le transfert de l’ensemble des prérogatives lui permettra d’exercer pleinement son rôle pour contribuer de façon significative à la performance de la filière
Les mesures phares sont:
- Certes bonne, mais permettre une flexibilité de la politique d’appui au développement en privilégiant son autofinancement allégé et modulable ; ce qui nous permettrait d’avoir le contrôle de notre matrice;
- Tourner un regard sur le projet de régulation soumis au régulateur par l’OIA Anacarde pour une meilleure régulation du marché intérieur à travers les acteurs nationaux permettant non seulement d’offrir un prix rémunérateur au producteur mais pourrait servir également au besoin de fonds de lissage;
- Protéger le cycle de commercialisation en Instaurant un contrat cadre entre les clients et nos exportateurs de NBC ;
- Régler la question de l'étroitesse du marché international actuel de nos noix en explorant d'autres marchés ;
- Travailler à améliorer la qualité de nos noix afin de les rendre plus compétitives sur le marché ;
-La qualité étant le facteur déterminant du prix à l’international. Il faut instaurer le contrôle qualité au bord champ et y instaurer un élément incitateur à travers une prime qualité payée au producteur; sensibiliser les autres acteurs de la chaîne de valeur dans le maintien de la qualité qui découle du producteur ;
- Travailler à accroitre de façon significative la productivité de nos plantations.